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samedi 13 septembre 2008

Maroc : Le business du sexe. (3)

Les parasites
L’estafette :
« Les policiers font partie intégrante de notre environnement. Comme je suis souvent soûle la nuit, je suis, même seule, fatalement hors-la-loi. Là, je donne au maximum 50 dirhams », concède cette prostituée casablancaise. Mais là où les « gardiens de la paix » font leur beurre, c’est avec les clients des prostituées repérées dans les taxis. Les policiers jouent sur la panique des hommes qu’ils accusent de relations sexuelles hors mariage (fassad). L’addition est corsée et le tarif pour dépend de ce que la « victime » a dans les poches.
Le videur.
Maillon important de la chaîne, c’est lui qui laisse entrer les filles en boite de nuit, leur principal lieu de travail. Lorsqu’elles repartent avec un client, la dîme pour le cerbère va de 50 à 200 dirhams. Certains patrons de boîte paient les videurs en fonction des bouteilles d’alcool englouties. Les bonnes « entraîneuses » auront davantage la cote pour entrer dans les nights clubs et y alpaguer le client.
La taulière
C’est là où tout finit, dans les chambrettes d’appartement louées à la nuit par d’anciennes prostituées qui se constituent un réseau de filles de joie. Tous les clients qui ne veulent pas aller à l’hôtel (trop risqué) ou chez eux, se retrouvent dans ces lieux sordides pour un tarif de 300 Dh minimum. La taulière reverse en général 100 Dh à la prostituée lorsque le client est parti.
Le(a) rabatteur ( teuse) :
Généralement jeune, il a ses quartiers dans les cafés chics de la métropole. Plus rabatteur que maquereau à l’américaine (il n’est pas ici question de protection mais seulement d’entremise), il prend 100 à 500 Dh pour une passe, qui variera souvent entre 500 et 3500 dirhams. Son « cheptel » est composé d’une dizaine de jeunes filles, parfois même de jeunes garçons.
Lejournal-hebdo nº 196. Du 19 au 26 fevrier 2005
Prochainement les autres parties de (Maroc : Le business du sexe)
Meknès.« Mieux qu’un car d’Allemands » sexe a meknes
A Casa, tout le monde en profite .sexe a casa
Aïn Leuh. sexe a ain leuh
Marrakech.sexe a marakech
Rabat.sexe a rabat.
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Maroc : Le business du sexe. (2)

Les secteurs d’activités qui profitent de la prostitution
SnacksLa dîme
Ils recoivent les filles de la nuit qui viennent se restaurer aux aurores avec leurs clients. Un certain nombre de snacks ont mis en place un système de rabattage par videurs de boîte de nuit interposés. Ces derniers imposent aux filles (sinon elles ne mettent plus les pieds dans les boîtes où ils exercent) le passage par un snack avec qui ils sont en combine. La fille surconsomme (c’est son client qui paie) et le videur vient récupérer sa dîme à la fin de la soirée.
TaxisBody guard
A casablanca, un chauffeur de taxi reverse , chaque jour, 250 dirhams au propriétaire de l’agrément. Au-delà de cet somme forfaitaire, les frais d’essence sont à sa charge. Du coup, certains chauffeurs qui travaillent de nuit ont décidé d’expérimenter un système de « prestation particulière » envers les prostituées. Chaperon, protecteur et chauffeur, ils louent leurs services pour 500 dirhams à une fille de la nuit pour garantir un revenu décent. Le gain économique se situe au niveau du carburant. Le chauffeur attend la fille et ne consomme pas, en déambulant dans la ville, l’essence qui grêve son chiffre d’affaires.
BijouterieL’inamovible « M’dama »
Créneau très prisé chez la prostituée, les bijoux sont considérés comme des valeurs sûres de placements. Les bijoutiers rencontrés le reconnaissent à demi-mots, mais ils demeurent parmi les premiers récipiendaires de la manne de cadeaux offerts, surtout par les étrangers fortunés, à leurs compagnes du moment. Les choix se portent sur deux produits particuliers : l’inamovible « m’dama », ou ceinture en or, et, pour les plus riches, les montres et parures de marque internationale. Ces dernières ont la cote, car facilement et très vite revendables sur un marché parallèle.
Gynécologie1500 Dh l’avortement
Malgré l’interdiction formelle par la loi de procéder aux avortements, certains gynécologues font actuellement le tiers de leurs chiffres d’affaires en praticant à ces interventions. La peur du Sida et des MST ont cependant et heureusement fait reculer le nombre de prestations. A 1500 dirhams minimum l’avortement, certains, notamment à Casablanca, ne faisaient plus que cette prestation.
BanqueUn segment lucratif
Bien que la plupart des « paiements » faits aux prostituées se fassent en argent liquide, de nombreux transferts de fonds, via le système bancaire, concernent directement les circuits de la prostitution. Ainsi, selon des estimations faites à partir des chiffres compilés par l’Office des Changes, la part des mises à disposition en devises étrangères pour des bénéficiaires non bancarisés représente en volume plus du tiers des virements reçus sans transaction commerciale sous-jacente. Des banques ayant un réseau dans les pays du Golfe monopolisent ce « marché » lucratif pour lequel les commissions de change sont élevées et la clientèle captive. Les officines de transfert d’argent rapide, qui ciblent traditionnellement les MRE, constatent le même phénomène. Par ailleurs, les dépôts rémunérés de particuliers sans profession, ni compte courant déclaré auprès des banques commerciales ou d’organismes de gestion de portefeuilles constituent le choix privilégié des prostituées « prévoyantes ».
Prêt-à-porter/CosmétiquesPrimordial
Bien plus qu’un luxe, les vêtements et les cosmétiques sont un outil de travail indispensable de la prostituée qui y consacre une part importante de ses revenus. Le genre et le budget diffèrent selon l’âge de la cliente. Plus elle sera jeune, plus sa priorité ira aux vêtements sexy, généralement pas chers, vite obsolètes. Un peu plus âgée, ce sont les cosmétiques, des produits de marques coûteux et offerts par les clients fortunés, qui auront sa préférence. Des colifichets de moins en moins accessibles avec le temps, lorsque les rentrées se font de moins en moins conséquentes.
ImmobilierPour les vieux jours
Une fois un pécule ramassé, l’immobilier se profile comme un placement intéressant pour la péripatéticienne, en particulier pour celle qui exerce dans les pays du Golfe. Cela va du logement social, généralement acquis pour les membres de la famille, à l’appartement haut de gamme choisi dans le triangle d’or de Casablanca, à 10 000 Dh/M2. Souvent achetés cash, ils font partie, selon un agent immobilier, des 50 000 appartements de la métropole fermés toute l’année. Et pour cause, leurs propriétaires les acquièrent avant de s’en aller travailler à l’étranger. Une sorte de retraite pour les vieux jours.
AutomobilePayée cash
La conclusion de ce responsable commercial d’une grande firme automobile est sans équivoque : « Auparavant, le leasing représentait une grande part de nos ventes. Aujourd’hui, il ne dépasse pas les 50% de nos écoulements. Au début, nous étions sceptiques lorsque nous voyions débarquer une jeune femme au magasin. Maintenant, il n’est pas étonnant de la voir débarquer avec un gros chèque ou du liquide dans un sac, pour acquérir parmi nos plus belles voitures. Nous imaginons très bien d’où proviennent ces liquidités, mais ça ne nous regarde pas. Du moment qu’elles achètent ».

Maroc : Le business du sexe . (1)

Au-delà du phénomène de société, la prostitution génère de l’argent. Où va-t-il prioritairement ? Qui en profite le plus ? Des questions auxquelles nous essayons de répondre à travers une série de reportages dans tout le Royaume.
par Younès Alami, Amine Rahmouni, Yassine Zizi, Nadia Hachimi Alaoui, aurore D’haeyer & Fahd Iraqi.

« Les causes de la prostitution sont des causes économiques. Des mesures gouvernementales, sur le plan national et international, dirigées contre la pauvreté, la misère, les salaires insuffisants, le chômage, la faim et des taux démographiques trop élevés doivent leur être opposés ». Ces lignes ont été écrites en 1950. A l’époque, deux médecins français, Jean Mathieu et P. Maury, se sont vu confier une étude sur le quartier « réservé de Bousbir à Casablanca », ville close née de la volonté des autorités en 1914 de regrouper dans des ruelles faciles à surveiller un certain nombre de prostituées « pour des raisons d’hygiène, de contrôle et de sécurité ». Plaidoyer pour la fermeture des quartiers réservés (ce que feront les autorités en 1953), « La prostitution dans le Maroc colonial », seule étude sociologique jusqu’à ce jour sur la question, aborde la prostitution comme un fait économique. Il y a 50 ans, le business du sexe était conditionné uniquement par la misère. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Pas de chiffres disponibles
Aucune étude, aucune statistique officielle, un simple constat livré par la Brigade des Mœurs au bimensuel « Police magazine » : « Le nombre de prostituées est un nombre croissant. C’est un phénomène qui touche aujourd’hui toutes les catégories sociales, et qui n’est plus lié à la misère ». Après un léger recul au lendemain du 16 mai, explique-t-on et ce, pour des raisons purement sécuritaires, le « marché » a repris et est en pleine expansion. Rien d’étonnant, explique l’anthropologue Chakib Guessous : « C’est un marché où il y a une offre et une demande généreuse. La demande est là pour plusieurs raisons et surtout parce que l’environnement social ne permet pas de relations en dehors du mariage.
Quant à la générosité de l’offre, elle s’explique aussi par le fait que la prostitution, souvent occasionnelle, est aussi une manière d’arrondir ses revenus ». En 2004, au Maroc, le business du sexe est florissant. Et les gains débordent largement des poches de certaines « ouvrières du sexe » (une minorité cependant). Dans l’axe Casablanca-Rabat, la prostitution a donné un nouveau souffle au marché du luxe. La société de consommation est en train de façonner le plus vieux métier du monde. Bijoux, appartements de haut standing, trouve facilement acquéreurs. Les prostituées qui ont fait fortune dans les pays du Golfe paient cash et sans sourciller des sommes faramineuses pour blanchir leur argent. Dans les petites villes comme Meknès, 7 clients qui paient plein tarif pour leur chambre correspondent en terme de chiffre d’affaires à un car de touristes formule « tour operator ». La tentation est donc grande de fermer les yeux sur ce fléau qui touche l’ensemble des villes marocaines.
Le rural n’est pas épargné et beaucoup de familles vivent grâce aux revenus de la prostitution qui tend à remplacer l’immigration des années 60 en Europe. Chaque région a ses particularités, ses avantages comparatifs, ses modus operandi mais le constat est général : la prostitution explose au Maroc.

Lejournal-hebdo nº 196. Du 19 au 26 fevrier 2005